De Luang Prabang – Phonsavanh, nous sillonnons 250 km de routes de montagnes du nord-est du Laos, nous traversons des villages aussi différents les uns des autres, nous nous imprégnons de lieux loin de toute occidentalité.
Ici, tout semble simple et bon enfant …
Les vallées profondes aux à-pics vertigineux succèdent aux rizières, aux paysages apaisants de moyenne montagne, aux collines plantées de champs d’ananas voire pelées par les brûlis.
Les villages aux maisons en bois sommaires, recouvertes de chaume ou de tôles, jouxtent des villages aux maisons en parpaings joliment peintes de couleur pastel.
Le matin, entre 6h30 et 8h00, nous voyons les familles assises en cercle autour de feux de bois pour se réchauffer. Une marmite y est quelquefois en train de chauffer.
Les bûches de bois se consument doucement, très rarement par leur milieu mais par leur extremité.
La pauvreté est très présente et le bois est une denrée rare.
Il est vendu, non pas en stère comme chez nous, mais en petite quantité sur des étals le long de la route et nous croisons très souvent des femmes et des enfants rapportant du bois mort sur leur dos ou dans des paniers.
Dans les villages plus importants, certains commerces proposent des bûches de charbon.
Chaque village semble disposer de plusieurs points d’eau collectifs installés quelquefois par des associations tel l’Unicef.
L’eau potable est vendue par bonbonne de 20 litres.
Le niveau de vie en campagne et à la montagne ressemble fort à celui des années 1960-70 en France et l’accueil y est partout très chaleureux.
Ici, on nous propose de jouer à la pétanque, là on nous propose un verre de l’excellente Beerlao que nous consommons avec modération surtout quand il faut reprendre le vélo!
Ailleurs, dans le restau-guest house oû nous faisons étape à Nong Tang, une chanteuse et un organiste s’en donnent à coeur joie sur des rytmes endiablés. Ambiance assurée!
Nos belles rencontres se heurtent malheureusement à la triste réalité des UXO (UneXploded Ordnance, munitions non explosées), dites bombies ou bombinettes en français, larguées en masse de 1964 à 1973 par les Etats Unis sur cette belle province de Xieng Khouang pour “nettoyer » toute résistance communiste.
Nous en avons déjà parlé mais le fréquent croisement des véhicules de l’ONG britannique MAG (Mines Advisory Group), la visite de l’UXO survivor information center, celle du site préhistorique de la Plaine des Jarres dont le déminage est cofinancé par la Nouvelle Zélande ou la vision du film “Bombies” dans un restaurant à Phonsavanh comme la visite du centre de soins des victimes de ces munitions à Luang Prabang nous rappellent en permanence que les campagnes et forêts laotiennes, si belles soient-elles, restent encore trés mutilantes pour ceux qui travaillent dans les rizières, les champs et surtout les enfants qui jouent dans la campagne .
La plaine des Jarres
Nous n’aurons le temps de visiter que deux des trois sites de cette plaine.Le mystère entourant ces jarres dont il en reste quelles centaines nous rappelle celui des alignements de Carnac.
Toutefois, l’hypothése de l’archéologue francaise, Madeleine Colani, du stockage des corps des défunts dans ces urnes en attente de leur crémation dans une grotte proche et à la date fixée par les “chamanes” en fonction de la lune, fait encore autorité.
Nous quittons la province de Xieng Khouang pour le Sud, en direction de Vang Vieng puis Vientiane. Nous devrions y retrouver la chaleur qui nous a tant manqué ces derniers jours.